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Le CARNAVAL de SAINT-DIDIER
en VELAY AUTREFOIS...
Le plus ancien récit que l'on connaisse
du carnaval de Saint-Didier est celui de Pierre PALHION retrouvé
dans les archives départementales de la Haute-Loire par Marie-Claire
et Christian BERTHOLET et qui a été publié en 1992.
Pierre PALHION écrivit ce récit vraisemblablement à
la fin du XVIIIème siècle, il était alors maître
d'école à St-Didier. Dans une première partie, il
décrit rapidement la situation géographique de St-Didier
la Séauve puis il raconte ce que la tradition orale a rapporté
de carnaval jusqu'au XVIIIème siècle, enfin il décrit
le carnaval tel qu'il se déroule en ce début de la période
révolutionnaire.
Au XVI° siècle :
" Le Duc de Joyeuse, seigneur haut justicier de Saint-Didier, avait
établi ce drame-pantomime, qu'il avait tiré, dit-on, en
tout ou en partie du carnaval de Venise, où il avait été
envoyé par le gouvernement français en mission, ou bien
y ayant des possessions ou des affaires d'intérêts
Toujours d'après la tradition orale, le duc de Joyeuse aurait d'abord
fait exécuter la " partie " par des gens de sa maison
qui probablement s'en étaient déjà imbus à
Venise.
L'ayant trouvée réjouissante, il décidait d'en favoriser
le développement en adoucissant les droits de ferme de ses fours
banaux, de marché sur la grenette, les bestiaux qui se rendaient
aux foires, d'entrée des fruits, vins et autres denrées.
Dans le même temps, il décidait que les boutiquiers devaient
fournir chacun au moins une corde à garrotter Carnaval, les boutiquiers
un pain blanc et les cabaretiers, hôteliers, un pot de vin chaque,
que ceux qui composaient la partie pouvaient prendre en ce jour. Ainsi
les carnavaux, personnages parmi les plus turbulents, qui ne se privaient
pas de boire et de manger ce qu'ils enlevaient de côtés et
d'autres sans que personne eût le droit de se plaindre ni faire
des poursuites "
A la fin du XVIII° siècle :
" A une heure convenue, tous les personnages doivent être habillés
et se rendre en un local désigné préalablement. De
là en cortège, on part ensemble, musique et carnavaux en
tête, précédés des coureurs et courriers. Les
juges en corps ferment la marche.Après avoir parcouru la ville
pour donner en spectacle la totalité dans un même coup d'il,
le cortège se scinde en groupes ou corps de partie.
Les carnavaux s'en vont en troupe ou séparément faire les
libertins, les pillards dans les maisons et ce qu'ils peuvent voler comme
jambon, saucissons, gibiers, volailles, cruds ou aprêtés
sera pour eux s'ils veulent les garder. Tout le monde est instruit de
cette pratique, tant pis pour ceux qui s'y laissent prendre. Généralement,
les carnavaux rendent ce qu'ils ont pris, à la fin de la partie.
Plus ils sont lestes et dispos, et adroits, à voler, piller, escamoter
ainsi, mieux ça va. "
" Après le tour de la ville destiné à ameuter
la population, tous les personnages de la partie se mettent à leur
poste en 3 ou 4 minutes dans la perspective des tours. Il semble se faire
l'ouverture du théâtre, se lever la toile. La pantomime débute
tout ainsi disposé. C'est à dire la musique au milieu de
la place, elle joue alors dans des tons graves, lents comme tristes et
plaintifs, en mesure à trois temps, la cuisine, les suisses près
les maisons Moneron et Larochette, les soldats, les sauteurs devant la
maison Massard pour de là apercevoir aisément le départ
des carnavaux après lesquels ils doivent courir, les juges avec
Carême et les pêcheurs devant la maison Julien. "
Pour plus de renseignements, voir : "Le carnaval de Saint-Didier
la Séauve en Velay (haut Languedoc) par Christian et Marie-Claire
BERTHOLET. Le Puy, imprimerie Jeanned'Arc,1992.
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